DISCOURS DE SON EXCELLENCE PR. FAUSTIN ARCHANGE TOUADERA, PRESIDENT DE LA REPUBLIQUE, CHEF DE L’ETAT, A L’OCCASION DE LA CEREMONIE DE LANCEMENT OFFICIEL DE LA CAMPAGNE DES 16 JOURS D’ACTIVISME CONTRE LES VIOLENCES FAITES AUX FEMMES ET AUX FILLES EN REPUBLIQUE CENTRAFRICAINE (EDITION 2024)

28 Novembre 2024
DAMARA, 25 NOVEMBRE 2024
Monsieur le Président de l’Assemblée Nationale ;
Monsieur le Premier Ministre, Chef du Gouvernement ;
Mesdames et Messieurs les Présidents des Institutions de la République ;
Mesdames et Messieurs les Membres du Gouvernement ;
Madame la Représentante Spéciale du Secrétaire Général des Nations Unies, Cheffe de la MINUSCA ;
Mesdames et Messieurs les membres du Corps diplomatique ;
Monsieur le Gouverneur de la Région du Plateau ;
Messieurs les Députés;
Monsieur le Préfet de l’Ombella Mpoko ;
Madame le Sous-préfet de Damara ;
Madame la Présidente de la Délégation Spéciale de la Ville de Damara ;
Madame la Présidente de l’Organisation des Femmes Centrafricaines ;
Mesdames et Messieurs les Chefs de Groupes, de Quartiers et de Villages ;
Vaillantes femmes, mamans et filles de l’Ombella Mpoko ;
Admirables populations de Damara ;
Distingués invités ;
Mesdames et Messieurs ;
Je voudrais, avant tout propos, saluer et remercier la population de l’Ombella Mpoko en général et particulièrement celle de Damara pour l’accueil chaleureux qui nous a été réservé.
Je tiens également à saluer la présence parmi nous des membres du corps diplomatique et des partenaires intervenant dans la lutte contre les violences faites aux femmes et aux filles.
Distingués invités ;
Chers Compatriotes de Damara ;
Nous sommes réunis aujourd’hui, 25 novembre 2024, à Damara, Ville située à 75 Km de Bangui, pour le lancement officiel de la campagne de commémoration des Seize (16) Jours d’activisme contre les violences faites aux femmes et aux filles qui se termineront le 10 décembre 2024 par la Journée internationale des droits de la personne.
Les 16 jours d’activisme constituent une heureuse occasion et une opportunité car ils font suite à la semaine mondiale de sensibilisation sur la résistance aux antimicrobiens qui est un problème majeur de santé publique d’envergure mondiale, célébrée chaque année du 18 au 24 novembre.
Les femmes et les filles constituant le socle de la famille, se trouvent ainsi à l’avant-garde de la continuité et la prospérité de notre humanité.
Nous pouvons affirmer ici que les nombreuses associations féminines et de jeunes qui constituent une des parties prenantes incontournables de la sensibilisation dans la lutte contre la résistance aux antimicrobiens renforceront les actions par une synergie avec la campagne des 16 jours d’activisme.
En effet, la campagne des 16 jours d’activisme contre les violences faites aux femmes et aux filles, initiée par le Secrétaire Général des Nations-Unies offre l’opportunité pour mobiliser les gouvernements, la société civile, les activistes, les communautés locales, nationales et internationales afin d’amplifier l’impact de la campagne de lutte contre la violence sexiste, la violence basée sur le genre et le harcèlement.
Elle est aussi l’occasion d’amener chaque couche sociale, chaque individu, à prendre conscience de l’ampleur des violences faites aux femmes et aux filles.
Cette violence a non seulement des conséquences sur la santé des femmes les empêchant de travailler, mais peut également entraîner des traumatismes émotionnels ou physiques qui rendent les femmes moins motivées à se rendre au travail.
Ainsi, l’impact économique de la perte de productivité résultant de la violence sexiste sur un pays peut atteindre 3,7% du Produit Intérieur Brut du pays.
Chers Compatriotes, populations de Damara ;
Vous êtes honorés d’abriter aujourd’hui la cérémonie de lancement des 16 jours d’activisme.
Beaucoup se demandent pourquoi le choix du Chef-lieu de la Sous-Préfecture de Damara ?
La première raison s’explique par le fait que presque toutes les cérémonies de lancement se réalisent à Bangui, alors que les violences faites aux femmes et aux filles sont beaucoup plus préoccupantes dans les provinces.
Après le lancement officiel des 16 jours d’activisme à Sibut, Chef-lieu de la Préfecture de la Kémo en 2018, le Gouvernement à travers le Ministère de la Promotion du Genre, de la Protection de la Femme, de la Famille et de l’Enfant a bien voulu porter le choix sur la ville de Damara.
La deuxième raison principale est l’ampleur des violences faites aux femmes et filles dans la Sous-préfecture de Damara.
Selon les données du système de la gestion de l’information en matière des violences basées sur le genre, sur 85 Sous-préfectures, Damara occupe la 20ème place du classement.
Nous notons avec regret un fort taux de violences basées sur le genre sur les axes Bogangolo et Sibut.
Toutes les formes de violences basées sur le genre sont présentes dans ces localités. Avec cette ampleur, on note également une faible couverture en matière de prévention et de prise en charge des cas.
Rien n’est plus choquant et émouvant d’écouter les violences de toutes formes que subissent les femmes et filles de nos provinces.
Ces actes inhumains ne peuvent pas rester impunis.
Mesdames et Messieurs,
Chers Compatriotes ;
Dans ma profession de foi, je me suis engagé à mettre fin aux souffrances et violences faites aux femmes et filles.
D’ailleurs, notre Constitution du 30 août 2023 réaffirme l’adhésion à la Déclaration des Droits de l’Homme ainsi qu’à l’égalité entre l’homme et la femme.
A ce titre, elle réaffirme que la personne humaine est sacrée et inviolable.
La République Centrafricaine a adhéré et ratifié la quasi-totalité des instruments juridiques régionaux, sous-régionaux et internationaux, les conventions et déclarations relatifs à la promotion et à la protection des droits des femmes et des filles en vue d’améliorer le statut de la femme.
Je voudrais rappeler, entre autres :
la Convention sur l’élimination de toutes formes de discrimination à l’égard de femmes ;
la Convention relative aux droits de l’Enfant ;
la charte universelle des droits de l’Homme ;
la Charte africaine des droits de l’homme et des peuples ;
le Protocole à la Charte africaine des droits de l’homme et des peuples relatif aux droits des femmes, adoptée par l’Union Africaine de 2003.
Au niveau national, la République Centrafricaine a domestiqué ces instruments internationaux en élaborant de nombreux textes juridiques, politiques et stratégiques pour contextualiser au niveau national et affirmer la volonté politique.
A titre d’illustration, nous avons :
la loi portant Code de la Famille adoptée en novembre 1997 en révision et qui se trouve aujourd’hui sur la table de l’Assemblée Nationale ;
la loi n°06.32 du 15 décembre 2006 portant Protection des femmes contre les violences en République Centrafricaine ;
la loi sur la santé de la reproduction ;
la loi instituant la parité entre les hommes et les femmes promulguée le 24 novembre 2016 ;
le Code pénal et le Code de procédure pénal en révision dans l’optique d’intégrer la dimension genre ;
la loi portant prévention, protection et répression du harcèlement sexuel en milieu scolaire, universitaire, familial et socio-professionnel nouvellement élaborée et qui est également sur la table de l’Assemblée Nationale.
Au niveau institutionnel, la volonté politique s’est manifestée par :
la création du Ministère de la Promotion du Genre, de la Protection de la Femme, de la Famille et de l’Enfant ;
la création et l’opérationnalisation de l’Unité Mixte d’Intervention Rapide et de Répression des Violences Sexuelles faites aux femmes et aux enfants ;
la mise en place de la Cour Pénale Spéciale avec un volet violences basées sur le genre ;
la mise en place du Comité national de lutte contre les violences basées sur le genre, les pratiques traditionnelles néfastes et le mariage d’enfants ;
la mise en place du Comité stratégique de lutte contre les violences sexuelles et liées au conflit ;
la mise en place du Comité de coordination du secteur genre, violences basées sur le genre, femme, paix et sécurité ;
la création des espaces sûrs pour offrir à nos sœurs, nos filles, nos mères et nos tantes un espace de dialogue confidentiel pour qu’elles puissent trouver le meilleur moyen de remédier à cette situation.
Sur le plan programmatique, le Gouvernement, à travers le Ministère de la Promotion du Genre, dispose de :
la Politique nationale de la promotion de l’égalité et équité du genre ;
la stratégie nationale de lutte contre les violences basées sur le genre et son plan d’action ;
le Plan d’action national de la résolution 1325 ;
la stratégie nationale de lutte contre le mariage d’enfant ;
la stratégie nationale d’autonomisation de la femme et fille, pour ne ce que ceux-là.
En dépit de ces efforts, force est de constater que la situation des femmes et filles demeure encore préoccupante.
Les violences physiques, sexuelles et sexistes, psychologiques, violences commises par les groupes armés ou pendant les situations de crise, de la part des partenaires intimes, c’est-à-dire dans les familles, la difficulté d’accès à la justice, les préjugés et inégalités entre les sexes persistent encore.
Les traditions et les religions sont souvent évoquées pour justifier ces dérives.
Par ma présence, celle du Gouvernement, des Institutions de la République et des corps constitués de l’Etat, nous voulons dire : Stop à toutes les formes de violences faites aux femmes et aux filles en République Centrafricaine.
Par cette présence, nous voulons encourager les femmes et les filles à briser le silence sur les violences dont elles sont victimes au quotidien.
Par cette présence, nous voulons également exhorter les hommes et les garçons à changer de mentalité en vue d’éradiquer les coutumes contraires à la loi ainsi que les vieilles traditions fondées sur l’infériorité de la femme par rapport à l’homme.
Mesdames et Messieurs ;
Pour cette édition 2024, le Gouvernement par le biais du Ministère de la Promotion du Genre, de la Protection de la Femme, de la Famille et de l’Enfant, célèbre la campagne des 16 jours d’activisme du Secrétaire Général des Nations Unies, en étroite collaboration avec les institutions nationales, les organismes internationaux, les Organisations Non Gouvernementales et associations des femmes et de la jeunesse.
Le thème international retenu à savoir: « Vers les 30 ans de la déclaration et du programme d’action de Beijing : tous unis pour mettre fin à la violence à l’égard des femmes », vise à mobiliser autour des priorités de l’examen de Pékin +30, en mettant l’accent sur l’urgence de renforcer la responsabilisation pour mettre fin à la violence à l’égard des femmes et des filles.
Tenant compte du contexte national caractérisé par des inégalités de genre, la persistance des violences faites à l’égard des femmes et des filles et à l’approche des élections locales, le thème retenu cette année au niveau national pour la célébration de cette campagne est : « Vers les 30 ans de la déclaration et du programme d’action de Beijing : tous unis pour mettre fin aux violences électorales à l’égard des femmes en Centrafrique ».
Distingués invités ;
Mesdames et Messieurs ;
Le programme d’action de Beijing recommande à tous les Etats signataires de s’employer sans délai et de façon concertée à créer un monde pacifique, juste et humain reposant sur les droits fondamentaux et les libertés fondamentales, y compris le principe de l’égalité entre tous les êtres humains, quels que soient leur âge et leur milieu social.
Il reconnaît qu’à cette fin, une croissance économique large et soutenue dans le contexte du développement durable est nécessaire pour assurer le développement social et la justice sociale.
La République Centrafricaine a réalisé des progrès incontestables conformément aux 12 domaines critiques du programme d’action que sont :
la persistance de la pauvreté qui pèse de plus en plus sur les femmes ;
l’éducation et la formation des femmes ;
les femmes et la santé ;
la violence à l’égard des femmes ;
les femmes et les conflits armés ;
les femmes et l’économie ;
les femmes et la prise de décisions ;
les mécanismes institutionnels chargés de favoriser la promotion de la femme ;
les droits fondamentaux de la femme ;
les femmes et les médias ;
les femmes et l’environnement et
la petite fille.
La République Centrafricaine fait partie des pays ayant soumis leurs rapports de mise en œuvre de la déclaration et du programme Beijing à l’Union Africaine.
A travers le thème de cette année, toutes les couches sociales que compose la nation centrafricaine doivent s’engager résolument à se mobiliser fortement pour lutter efficacement contre les violences faites aux femmes et basées sur le genre qui gangrène la société centrafricaine toute entière pendant les périodes électorales.
Pour atteindre les Objectifs du Développement Durable d’ici 2030 et l’Agenda 2063 de l’Union Africaine, nous devons nous appesantir sur les conditions de vie et du statut de la femme centrafricaine.
Cela n’est pas l’apanage du Gouvernement seul, mais nous interpelle tous.
Dans cette dynamique, nous devons désormais avoir comme maître- mot, chacun et chacune dans son domaine : zéro violence faites aux femmes électrices et candidates pendant le processus électoral et surtout pendant les élections locales qui s’annoncent.
Ce qui permettra donc à nos vaillantes mamans et leaders féminins de jouir pleinement de leur droit afin de participer activement au même titre que les hommes au processus du développement de notre beau pays.
J’exhorte les communautés, les autorités locales, les leaders religieux et communautaires, les organisations de la société civile et de défense des droits humains, à aider le Gouvernement à barrer la route aux violences faites aux femmes et aux filles et surtout aux femmes pendant les élections.
Un mécanisme national sera mis en place pour garantir la sécurité et surtout des femmes au processus électoral.
Je félicite ici le Gouvernement à travers le Ministère de la Promotion du Genre, de la Protection de la Femme, de l’Enfant pour avoir choisi ce thème national.
Je ne saurais terminer mon propos sans adresser mes remerciements aux organisations du Système des Nations-Unies, à la Banque Mondiale à travers les projets SENI et MAÏNGO, à l’Union Européenne, aux Organisations Nationales et Internationales qui ont apporté leurs appuis à l’organisation de cette commémoration des 16 jours d’activisme à Damara et ont planifié des activités à mettre en œuvre sur toute l’étendue du territoire pendant les 16 jours d’activisme.
J’adresse ma gratitude à toute la population de Damara pour l’accueil chaleureux, réservé à toutes les délégations.
Sur ce, je déclare lancée la campagne des 16 jours d’activisme contre les violences faites aux femmes et aux filles sur toute l’étendue du territoire national.
Je vous remercie.DISCOURS
DE SON EXCELLENCE PR. FAUSTIN ARCHANGE TOUADERA,
PRESIDENT DE LA REPUBLIQUE, CHEF DE L’ETAT,
A L’OCCASION DE LA CEREMONIE DE LANCEMENT OFFICIEL
DE LA CAMPAGNE DES 16 JOURS D’ACTIVISME CONTRE LES VIOLENCES FAITES AUX FEMMES ET AUX FILLES EN REPUBLIQUE CENTRAFRICAINE (EDITION 2024)
DAMARA, 25 NOVEMBRE 2024
Monsieur le Président de l’Assemblée Nationale ;
Monsieur le Premier Ministre, Chef du Gouvernement ;
Mesdames et Messieurs les Présidents des Institutions de la République ;
Mesdames et Messieurs les Membres du Gouvernement ;
Madame la Représentante Spéciale du Secrétaire Général des Nations Unies, Cheffe de la MINUSCA ;
Mesdames et Messieurs les membres du Corps diplomatique ;
Monsieur le Gouverneur de la Région du Plateau ;
Messieurs les Députés;
Monsieur le Préfet de l’Ombella Mpoko ;
Madame le Sous-préfet de Damara ;
Madame la Présidente de la Délégation Spéciale de la Ville de Damara ;
Madame la Présidente de l’Organisation des Femmes Centrafricaines ;
Mesdames et Messieurs les Chefs de Groupes, de Quartiers et de Villages ;
Vaillantes femmes, mamans et filles de l’Ombella Mpoko ;
Admirables populations de Damara ;
Distingués invités ;
Mesdames et Messieurs ;
Je voudrais, avant tout propos, saluer et remercier la population de l’Ombella Mpoko en général et particulièrement celle de Damara pour l’accueil chaleureux qui nous a été réservé.
Je tiens également à saluer la présence parmi nous des membres du corps diplomatique et des partenaires intervenant dans la lutte contre les violences faites aux femmes et aux filles.
Distingués invités ;
Chers Compatriotes de Damara ;
Nous sommes réunis aujourd’hui, 25 novembre 2024, à Damara, Ville située à 75 Km de Bangui, pour le lancement officiel de la campagne de commémoration des Seize (16) Jours d’activisme contre les violences faites aux femmes et aux filles qui se termineront le 10 décembre 2024 par la Journée internationale des droits de la personne.
Les 16 jours d’activisme constituent une heureuse occasion et une opportunité car ils font suite à la semaine mondiale de sensibilisation sur la résistance aux antimicrobiens qui est un problème majeur de santé publique d’envergure mondiale, célébrée chaque année du 18 au 24 novembre.
Les femmes et les filles constituant le socle de la famille, se trouvent ainsi à l’avant-garde de la continuité et la prospérité de notre humanité.
Nous pouvons affirmer ici que les nombreuses associations féminines et de jeunes qui constituent une des parties prenantes incontournables de la sensibilisation dans la lutte contre la résistance aux antimicrobiens renforceront les actions par une synergie avec la campagne des 16 jours d’activisme.
En effet, la campagne des 16 jours d’activisme contre les violences faites aux femmes et aux filles, initiée par le Secrétaire Général des Nations-Unies offre l’opportunité pour mobiliser les gouvernements, la société civile, les activistes, les communautés locales, nationales et internationales afin d’amplifier l’impact de la campagne de lutte contre la violence sexiste, la violence basée sur le genre et le harcèlement.
Elle est aussi l’occasion d’amener chaque couche sociale, chaque individu, à prendre conscience de l’ampleur des violences faites aux femmes et aux filles.
Cette violence a non seulement des conséquences sur la santé des femmes les empêchant de travailler, mais peut également entraîner des traumatismes émotionnels ou physiques qui rendent les femmes moins motivées à se rendre au travail.
Ainsi, l’impact économique de la perte de productivité résultant de la violence sexiste sur un pays peut atteindre 3,7% du Produit Intérieur Brut du pays.
Chers Compatriotes, populations de Damara ;
Vous êtes honorés d’abriter aujourd’hui la cérémonie de lancement des 16 jours d’activisme.
Beaucoup se demandent pourquoi le choix du Chef-lieu de la Sous-Préfecture de Damara ?
La première raison s’explique par le fait que presque toutes les cérémonies de lancement se réalisent à Bangui, alors que les violences faites aux femmes et aux filles sont beaucoup plus préoccupantes dans les provinces.
Après le lancement officiel des 16 jours d’activisme à Sibut, Chef-lieu de la Préfecture de la Kémo en 2018, le Gouvernement à travers le Ministère de la Promotion du Genre, de la Protection de la Femme, de la Famille et de l’Enfant a bien voulu porter le choix sur la ville de Damara.
La deuxième raison principale est l’ampleur des violences faites aux femmes et filles dans la Sous-préfecture de Damara.
Selon les données du système de la gestion de l’information en matière des violences basées sur le genre, sur 85 Sous-préfectures, Damara occupe la 20ème place du classement.
Nous notons avec regret un fort taux de violences basées sur le genre sur les axes Bogangolo et Sibut.
Toutes les formes de violences basées sur le genre sont présentes dans ces localités. Avec cette ampleur, on note également une faible couverture en matière de prévention et de prise en charge des cas.
Rien n’est plus choquant et émouvant d’écouter les violences de toutes formes que subissent les femmes et filles de nos provinces.
Ces actes inhumains ne peuvent pas rester impunis.
Mesdames et Messieurs,
Chers Compatriotes ;
Dans ma profession de foi, je me suis engagé à mettre fin aux souffrances et violences faites aux femmes et filles.
D’ailleurs, notre Constitution du 30 août 2023 réaffirme l’adhésion à la Déclaration des Droits de l’Homme ainsi qu’à l’égalité entre l’homme et la femme.
A ce titre, elle réaffirme que la personne humaine est sacrée et inviolable.
La République Centrafricaine a adhéré et ratifié la quasi-totalité des instruments juridiques régionaux, sous-régionaux et internationaux, les conventions et déclarations relatifs à la promotion et à la protection des droits des femmes et des filles en vue d’améliorer le statut de la femme.
Je voudrais rappeler, entre autres :
la Convention sur l’élimination de toutes formes de discrimination à l’égard de femmes ;
la Convention relative aux droits de l’Enfant ;
la charte universelle des droits de l’Homme ;
la Charte africaine des droits de l’homme et des peuples ;
le Protocole à la Charte africaine des droits de l’homme et des peuples relatif aux droits des femmes, adoptée par l’Union Africaine de 2003.
Au niveau national, la République Centrafricaine a domestiqué ces instruments internationaux en élaborant de nombreux textes juridiques, politiques et stratégiques pour contextualiser au niveau national et affirmer la volonté politique.
A titre d’illustration, nous avons :
la loi portant Code de la Famille adoptée en novembre 1997 en révision et qui se trouve aujourd’hui sur la table de l’Assemblée Nationale ;
la loi n°06.32 du 15 décembre 2006 portant Protection des femmes contre les violences en République Centrafricaine ;
la loi sur la santé de la reproduction ;
la loi instituant la parité entre les hommes et les femmes promulguée le 24 novembre 2016 ;
le Code pénal et le Code de procédure pénal en révision dans l’optique d’intégrer la dimension genre ;
la loi portant prévention, protection et répression du harcèlement sexuel en milieu scolaire, universitaire, familial et socio-professionnel nouvellement élaborée et qui est également sur la table de l’Assemblée Nationale.
Au niveau institutionnel, la volonté politique s’est manifestée par :
la création du Ministère de la Promotion du Genre, de la Protection de la Femme, de la Famille et de l’Enfant ;
la création et l’opérationnalisation de l’Unité Mixte d’Intervention Rapide et de Répression des Violences Sexuelles faites aux femmes et aux enfants ;
la mise en place de la Cour Pénale Spéciale avec un volet violences basées sur le genre ;
la mise en place du Comité national de lutte contre les violences basées sur le genre, les pratiques traditionnelles néfastes et le mariage d’enfants ;
la mise en place du Comité stratégique de lutte contre les violences sexuelles et liées au conflit ;
la mise en place du Comité de coordination du secteur genre, violences basées sur le genre, femme, paix et sécurité ;
la création des espaces sûrs pour offrir à nos sœurs, nos filles, nos mères et nos tantes un espace de dialogue confidentiel pour qu’elles puissent trouver le meilleur moyen de remédier à cette situation.
Sur le plan programmatique, le Gouvernement, à travers le Ministère de la Promotion du Genre, dispose de :
la Politique nationale de la promotion de l’égalité et équité du genre ;
la stratégie nationale de lutte contre les violences basées sur le genre et son plan d’action ;
le Plan d’action national de la résolution 1325 ;
la stratégie nationale de lutte contre le mariage d’enfant ;
la stratégie nationale d’autonomisation de la femme et fille, pour ne ce que ceux-là.
En dépit de ces efforts, force est de constater que la situation des femmes et filles demeure encore préoccupante.
Les violences physiques, sexuelles et sexistes, psychologiques, violences commises par les groupes armés ou pendant les situations de crise, de la part des partenaires intimes, c’est-à-dire dans les familles, la difficulté d’accès à la justice, les préjugés et inégalités entre les sexes persistent encore.
Les traditions et les religions sont souvent évoquées pour justifier ces dérives.
Par ma présence, celle du Gouvernement, des Institutions de la République et des corps constitués de l’Etat, nous voulons dire : Stop à toutes les formes de violences faites aux femmes et aux filles en République Centrafricaine.
Par cette présence, nous voulons encourager les femmes et les filles à briser le silence sur les violences dont elles sont victimes au quotidien.
Par cette présence, nous voulons également exhorter les hommes et les garçons à changer de mentalité en vue d’éradiquer les coutumes contraires à la loi ainsi que les vieilles traditions fondées sur l’infériorité de la femme par rapport à l’homme.
Mesdames et Messieurs ;
Pour cette édition 2024, le Gouvernement par le biais du Ministère de la Promotion du Genre, de la Protection de la Femme, de la Famille et de l’Enfant, célèbre la campagne des 16 jours d’activisme du Secrétaire Général des Nations Unies, en étroite collaboration avec les institutions nationales, les organismes internationaux, les Organisations Non Gouvernementales et associations des femmes et de la jeunesse.
Le thème international retenu à savoir: « Vers les 30 ans de la déclaration et du programme d’action de Beijing : tous unis pour mettre fin à la violence à l’égard des femmes », vise à mobiliser autour des priorités de l’examen de Pékin +30, en mettant l’accent sur l’urgence de renforcer la responsabilisation pour mettre fin à la violence à l’égard des femmes et des filles.
Tenant compte du contexte national caractérisé par des inégalités de genre, la persistance des violences faites à l’égard des femmes et des filles et à l’approche des élections locales, le thème retenu cette année au niveau national pour la célébration de cette campagne est : « Vers les 30 ans de la déclaration et du programme d’action de Beijing : tous unis pour mettre fin aux violences électorales à l’égard des femmes en Centrafrique ».
Distingués invités ;
Mesdames et Messieurs ;
Le programme d’action de Beijing recommande à tous les Etats signataires de s’employer sans délai et de façon concertée à créer un monde pacifique, juste et humain reposant sur les droits fondamentaux et les libertés fondamentales, y compris le principe de l’égalité entre tous les êtres humains, quels que soient leur âge et leur milieu social.
Il reconnaît qu’à cette fin, une croissance économique large et soutenue dans le contexte du développement durable est nécessaire pour assurer le développement social et la justice sociale.
La République Centrafricaine a réalisé des progrès incontestables conformément aux 12 domaines critiques du programme d’action que sont :
la persistance de la pauvreté qui pèse de plus en plus sur les femmes ;
l’éducation et la formation des femmes ;
les femmes et la santé ;
la violence à l’égard des femmes ;
les femmes et les conflits armés ;
les femmes et l’économie ;
les femmes et la prise de décisions ;
les mécanismes institutionnels chargés de favoriser la promotion de la femme ;
les droits fondamentaux de la femme ;
les femmes et les médias ;
les femmes et l’environnement et
la petite fille.
La République Centrafricaine fait partie des pays ayant soumis leurs rapports de mise en œuvre de la déclaration et du programme Beijing à l’Union Africaine.
A travers le thème de cette année, toutes les couches sociales que compose la nation centrafricaine doivent s’engager résolument à se mobiliser fortement pour lutter efficacement contre les violences faites aux femmes et basées sur le genre qui gangrène la société centrafricaine toute entière pendant les périodes électorales.
Pour atteindre les Objectifs du Développement Durable d’ici 2030 et l’Agenda 2063 de l’Union Africaine, nous devons nous appesantir sur les conditions de vie et du statut de la femme centrafricaine.
Cela n’est pas l’apanage du Gouvernement seul, mais nous interpelle tous.
Dans cette dynamique, nous devons désormais avoir comme maître- mot, chacun et chacune dans son domaine : zéro violence faites aux femmes électrices et candidates pendant le processus électoral et surtout pendant les élections locales qui s’annoncent.
Ce qui permettra donc à nos vaillantes mamans et leaders féminins de jouir pleinement de leur droit afin de participer activement au même titre que les hommes au processus du développement de notre beau pays.
J’exhorte les communautés, les autorités locales, les leaders religieux et communautaires, les organisations de la société civile et de défense des droits humains, à aider le Gouvernement à barrer la route aux violences faites aux femmes et aux filles et surtout aux femmes pendant les élections.
Un mécanisme national sera mis en place pour garantir la sécurité et surtout des femmes au processus électoral.
Je félicite ici le Gouvernement à travers le Ministère de la Promotion du Genre, de la Protection de la Femme, de l’Enfant pour avoir choisi ce thème national.
Je ne saurais terminer mon propos sans adresser mes remerciements aux organisations du Système des Nations-Unies, à la Banque Mondiale à travers les projets SENI et MAÏNGO, à l’Union Européenne, aux Organisations Nationales et Internationales qui ont apporté leurs appuis à l’organisation de cette commémoration des 16 jours d’activisme à Damara et ont planifié des activités à mettre en œuvre sur toute l’étendue du territoire pendant les 16 jours d’activisme.
J’adresse ma gratitude à toute la population de Damara pour l’accueil chaleureux, réservé à toutes les délégations.
Sur ce, je déclare lancée la campagne des 16 jours d’activisme contre les violences faites aux femmes et aux filles sur toute l’étendue du territoire national.
Je vous remercie.
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