Bangui, 28 OCTOBRE 2024 — 30 OCTOBRE 2024
Monsieur le Président de l’Assemblée Nationale ;
Monsieur le Premier Ministre, Chef du Gouvernement ;
Mesdames et Messieurs les Présidents des Institutions de la République ;
Mesdames et Messieurs les Membres du Gouvernement ;
Mesdames et Messieurs les Membres du Corps diplomatique ;
Madame la Représentante Spéciale du Secrétaire Général des Nations-Unies, Cheffe de la MINUSCA ;
Monsieur le Gouverneur de la Région de Bas-Oubangui ;
Monsieur le Président de la Délégation Spéciale de la Ville de Bangui ;
Mesdames et Messieurs les Sultans et Chefs traditionnels ;
Distingués invités ;
Mesdames et Messieurs ;
C’est avec le plus grand plaisir et une légitime fierté que je préside aujourdhui la cérémonie d’ouverture de l’atelier de validation de l’avant-projet de loi portant organisation et fonctionnement de la Chambre de la Chefferie Traditionnelle de la République Centrafricaine.
Je voudrais d’abord souhaiter une chaleureuse bienvenue à tous les Sultans et Chefs traditionnels venus de nos différentes Régions pour prendre part à cet atelier qui marque le début d’une nouvelle ère dans la reconnaissance et la valorisation du rôle important que joue la Chefferie traditionnelle dans la cohésion sociale, le vivre ensemble, la réconciliation nationale, le changement de mentalité, la prestation des services sociaux dans notre pays.
Votre présence massive à cet atelier nous rassure que vous comprenez toute l’importance de la création d’une Chambre de la Chefferie Traditionnelle dans notre pays et nous récompense des efforts que nous avons faits pour réaliser cette vision.
– Distingués invités ;
– Mesdames et Messieurs ;
Je dois rappeler que les chefferies traditionnelles sont comprises comme des organisations communautaires détentrices et protectrices des valeurs traditionnelles, des us et coutumes reconnus.
Elles jouent un rôle social majeur et sont responsables, à plusieurs niveaux, de la cohésion sociale des communautés.
A ce titre, l’appui et l’influence des chefs traditionnels sont essentiels et déterminants dans le cadre des débats portant sur la vie communautaire, sociale et économique des communautés qu’ils dirigent, plus particulièrement, le rôle et la place de la femme dans la chefferie traditionnelle, en vue des transformations positives et durables.
Dans le contexte actuel de notre pays qui a longtemps vécu des séries de crises sanglantes ayant entraîné l’effondrement de nos valeurs traditionnelles, fondements sociétaux de la Nation, la chefferie traditionnelle apparaît comme une nécessité et leur revalorisation et redynamisation, essentielles, pour leur ancrage dans la vie communautaire et dans le fonctionnement institutionnel de notre pays.
J’ai, pour ce faire, en ma qualité de Père de la Nation et de Garant du fonctionnement régulier des Institutions, impulsé la restauration et la redynamisation de la chefferie traditionnelle, par la création de la Chambre de la Chefferie Traditionnelle dans la Constitution du 30 août 2023 et son élévation au rang des institutions de notre pays.
En effet, au sens de l’article 177 de la Constitution, la Chefferie Traditionnelle, représentée par la Chambre Nationale des Sultans et Chefs Traditionnels, participe, dans les conditions déterminées par la loi, aux efforts de développement harmonieux de toutes les régions de la République.
Elle est chargée notamment de :
– la valorisation des us et coutumes ;
– la promotion des idéaux de paix, du développement et de la
cohésion sociale ;
– le règlement non juridictionnel des conflits dans les villages et entre les communautés.
Cette revalorisation, disais-je, non seulement, constitue l’une des priorités de ma vision politique depuis mon accession à la Magistrature suprême de l’Etat, mais aussi, fait suite à l’une des recommandations du Dialogue Républicain tenu du 21 au 27 mars 2022 et du premier Forum national et régional des leaders traditionnels de la République Centrafricaine, tenu à Bangui, du 29 au 31 mai 2023, avec l’appui déterminant de l’ONU FEMMES.
Le premier Forum des leaders traditionnels, en particulier, avait rassemblé 120 participants de 5 pays différents, notamment les chefs traditionnels, les autorités gouvernementales, les partenaires techniques et financiers, la société civile centrafricaine et les chefs traditionnels venus du Cameroun, du Tchad, de la République Démocratique du Congo et du Niger, qui ont apporté leurs expériences sur l’ancrage institutionnel de la chefferie traditionnelle dans l’organisation politico-administrative de chacun de leurs Etats.
C’est donc dans cette dynamique que, souhaitant entamer le processus juridique dapplication des dispositions de l’article 177 de la Constitution du 30 août 2023, jai instruit le Gouvernement d’opérationnaliser la Chambre de la Chefferie Traditionnelle de la République Centrafricaine, par l’élaboration de l’avant-projet de la loi organique de cette nouvelle institution.
– Distingués invités ;
– Mesdames et Messieurs les participants ;
Cet avant-projet de loi qui est aujourdhui soumis à votre validation, repose, non seulement sur les leçons apprises du partage d’expériences avec certains pays africains où la chefferie est institutionnellement enracinée, ainsi que sur les avis recueillis des communautés locales consultées, mais aussi et surtout s’inscrit dans un contexte du défi à l’échelle mondiale lié à la question du genre que la République Centrafricaine ne saurait occulter.
Le processus est encore long, le sujet sensible au regard de la contemporanéité de l’organisation politique et administrative des institutions de notre pays et, par conséquent, les défis énormes.
Mais soyez rassurés que le Gouvernement mènera à son terme cette dynamique et que le pays se dotera d’un cadre juridique approprié qui permettra la mise en œuvre et l’opérationnalisation de la Chambre de la Chefferie Traditionnelle de notre pays. J’y veillerai personnellement.
Je saisis cette occasion pour lancer un appel à l’ONU FEMMES et aux autres partenaires, aux fins d’un appui conséquent pour l’organisation des autres activités d’opérationnalisation de la Chambre de la Chefferie Traditionnelle de la République centrafricaine.
Nous avons, en perspective, l’élaboration du Décret d’application qui définira le statut du chef traditionnel et dotera les futurs membres de la Chambre d’un outil juridique essentiel dans le cadre de l’exercice de leur mandat.
– Monsieur le Représentant de l’ONU FEMMES;
– Mesdames et Messieurs ;
Je ne saurais terminer mon propos sans adresser à l’endroit de l’ONU FEMMES, mes sincères remerciements pour son appui déterminant dans l’organisation de toutes les activités ayant abouti à l’élaboration de l’avant-projet de loi soumis à votre validation.
Je tiens à présenter également mes vifs remerciements à tous les partenaires de la République Centrafricaine dont la présence à cet atelier témoigne de leur intérêt pour notre pays, ainsi que de leur volonté à contribuer à son développement, dans la phase actuelle et décisive de reconstruction nationale.
C’est l’occasion pour moi de féliciter le Ministre chargé de l’Administration du Territoire, de la Décentralisation et du Développement local qui a travaillé sans relâche avec l’ONU FEMMES, sous l’autorité du Premier Ministre, Chef du Gouvernement, conformément aux instructions que j’ai données, pour arriver à produire cet avant-projet de loi qui constitue une avancée notable dans la redynamisation et la valorisation de la chefferie traditionnelle dans notre pays.
En attendant la validation de cet avant-projet de loi, je voudrais dores et déjà demander aux Sultans et Chefs traditionnels d’engager leur autorité morale pour la promotion du civisme, le changement de mentalité, en mobilisant massivement leurs administrés pour les activités de développement et surtout de l’opération citoyenne « KWA TI KODRO » dont je me réjouis déjà de réelles avancées obtenues, dans certaines régions du pays.
Je les exhorte également à mobiliser massivement leurs administrés pour une réussite des opérations d’inscription sur la liste électorale pour les élections locales et générales à venir que nous souhaitons inclusives, transparentes et démocratiques.
Je les exhorte à sensibiliser davantage nos concitoyens sur la scolarisation de nos filles qui est l’un des moyens de la lutte contre la pauvreté et l’autonomisation de la femme centrafricaine.
Je voudrais terminer en exhortant les Sultans et Chefs traditionnels d’utiliser, comme ils savent déjà le faire, les techniques de règlement pacifique des différends, pour promouvoir la réconciliation nationale, le vivre ensemble et surtout exhorter certains jeunes qui ont pris des armes contre la Nation, à revenir dans la République.
Chers Participants ;
En vous souhaitant pleins succès dans vos travaux, je déclare ouvert l’atelier de validation de l’avant-projet de loi portant organisation et fonctionnement de la Chambre de la Chefferie Traditionnelle de la République Centrafricaine.
Je vous remercie.