BANGUI, LE 23 OCTOBRE 2024, À LA CITE DES CHEFS D’ETAT
Monsieur le Président de l’Assemblée Nationale ;
Monsieur le Premier Ministre, Chef du Gouvernement ;
Mesdames et Messieurs les Présidents des Institutions de la République ;
Mesdames et Messieurs les Membres du Gouvernement ;
Monsieur l’Ambassadeur, Chef de la Délégation de l’Union Européenne ;
Mesdames et Messieurs les membres du Corps diplomatique;
Madame la Représentante Spéciale du Secrétaire Général des Nations-Unies, Chef de la MINUSCA ;
-Monsieur le Chef de la Mission EUAM-RCA ;
Monsieur le Général Commandant l’EUTM-RCA ;
Monsieur le Colonel Commandant l’EUAM-RCA ;
Mesdames et Messieurs les membres du CoPil ;
Distingués invités ;
Mesdames et Messieurs ;
Je tiens tout d’abord à vous remercier, Monsieur le Chef de Mission de la Mission civile de l’Union Européenne, ainsi que vous, Monsieur l’Ambassadeur, Chef de la Délégation de l’Union Européenne, pour votre engagement personnel dans l’organisation et la tenue de cette session.
C’est avec une grande satisfaction que je préside le deuxième Comité de pilotage, qui coïncide avec le quatrième anniversaire de la Mission civile de l’Union Européenne en République Centrafricaine (EUAM RCA), dont le mandat est aligné sur la priorité nationale relative à la Paix, la Sécurité, la Stabilité, la Justice et la Gouvernance.
Le 5 février 2024, après notre premier COPIL, j’ai personnellement écrit à Monsieur Josep BORRELL, Haut Représentant de l’Union Européenne pour les Affaires Étrangères et la Politique de Sécurité, pour solliciter que la Mission EUAM-RCA évolue d’une mission de conseils vers une mission d’assistance, focalisée sur le renforcement des capacités des Forces de Sécurité Intérieure.
Cette requête visant à adapter le mandat aux priorités nationales a été entendue, ouvrant ainsi de nouvelles perspectives prometteuses pour notre coopération multisectorielle avec l’Union Européenne.
Bien que la Mission continue d’apporter des conseils stratégiques, elle est désormais en position d’élargir son action.
Cela renforce l’appui global de l’Union Européenne à nos efforts pour restaurer la paix et la sécurité en République Centrafricaine.
Grâce à cette collaboration, l’Union Européenne participe à la réaffirmation de l’autorité de l’État sur l’ensemble du territoire.
Au cours de l’année écoulée, la Mission a considérablement renforcé son appui à la Police Nationale et à la Gendarmerie Nationale.
Ce soutien vise à favoriser une meilleure synergie entre les entités, ce qui est essentielle pour une réponse efficace aux crises sécuritaires.
Grâce à des initiatives novatrices, la coopération entre tous les acteurs de la sécurité a été améliorée, permettant ainsi une coordination plus fluide sur le terrain.
Parallèlement, des formations ciblées ont été mises en œuvre pour améliorer les compétences opérationnelles des forces de sécurité intérieure.
Ces formations ont porté sur des domaines cruciaux tels que le maintien de l’ordre et l’investigation, contribuant ainsi à renforcer les capacités des agents sur le terrain.
L’accent a également été mis sur l’importance de la formation continue, afin de garantir que les forces de sécurité restent à jour sur les meilleures pratiques et les nouvelles techniques d’intervention.
De plus, l’appui de la Mission s’est étendu à d’autres secteurs essentiels tels que les Eaux et Forêts, la Justice, les Douanes, les Droits Humains et le système pénitentiaire.
Cette approche permet de traiter les enjeux de sécurité en prenant en compte les différentes dimensions qui influencent l’environnement sécuritaire.
Ces progrès contribuent de manière concrète à la stabilité et au développement durable de notre pays.
Regardant vers l’avenir, la Mission poursuivra son action à travers trois axes stratégiques, en adéquation avec les priorités nationales clairement définies dans nos documents phares que sont l’APPR, la Feuille de Route Conjointe de Luanda, la Politique et Stratégie Nationale RSS ainsi que le Plan National de Développement.
En matière de conseil stratégique, la Mission doit renforcer ses liens avec la Réforme du Secteur de la Sécurité et l’Assemblée Nationale, afin de promouvoir la redéfinition de la Loi de Service Intérieur de la Police ainsi que l’élaboration d’une Loi-cadre sur le système de la sécurité intérieure.
Il est crucial de reconnaître que sans institutions solides, avec des compétences bien définies, la stabilité demeure fragile.
La Mission joue un rôle clé dans l’appui à la gouvernance sécuritaire en accompagnant les autorités centrafricaines.
Cet accompagnement technique et stratégique permet de renforcer les capacités des responsables des forces de sécurité intérieure et des autres acteurs de la sécurité, tout en œuvrant à restaurer la confiance de nos citoyens envers l’autorité de l’État.
En matière d’interopérabilité, nous faisons face à des défis persistants.
La coopération entre les différentes forces de sécurité nationales et internationales présentes sur notre sol doit s’intensifier.
C’est cette interopérabilité qui garantira des réponses efficaces et coordonnées aux menaces sécuritaires persistantes.
Une meilleure synergie entre les acteurs locaux, régionaux, nationaux et internationaux est la clé d’une sécurité pérenne.
A titre d’exemple, la protection de l’environnement est également une priorité, et à cet égard, je demande à la Mission de soutenir la création d’un service de police dédiée à la protection de l’environnement et des ressources naturelles.
Cela illustre l’intégration nécessaire entre la sécurité intérieure et les enjeux environnementaux, qui sont cruciaux pour l’avenir de notre nation.
Enfin, la formation des forces de sécurité intérieure doit devenir le pilier phare de la mission pour son 3ème mandat.
En dotant nos forces de compétences accrues, nous les armons pour protéger efficacement nos citoyens, tout en respectant les principes de l’État de droit et les droits humains.
Les formations spécialisées en matière de Police Judiciaire et des Cadres demeurent essentielles pour assurer la pérennité des capacités des forces de sécurités intérieures sur l’ensemble du territoire national.
Dans ce but, nous devons continuer à former des forces capables d’agir en toute autonomie, de manière professionnelle et respectueuse de nos principes républicains.
Bien que des défis subsistent, les réalisations à ce jour démontrent non seulement notre détermination, mais aussi l’engagement ferme de l’Union Européenne à accompagner la République Centrafricaine dans son chemin vers la paix et la stabilité.
Toutefois, pour que ces efforts soient pleinement couronnés de succès, il est indispensable que l’Union Européenne et ses États membres renforcent leur soutien.
Il ne s’agit pas seulement de la sécurité de la République Centrafricaine, mais également de celle de la région.
Une République Centrafricaine stable est un gage de sécurité pour le continent africain et au-delà.
J’en appelle donc à une mobilisation accrue des ressources, à un engagement politique renforcé et à une solidarité indéfectible qui reflète les valeurs communes de paix, de justice et de sécurité.
Je tiens également à insister sur l’importance du déploiement des forces de sécurité intérieure sur l’ensemble du territoire.
Leur présence est essentielle pour rétablir l’ordre et assurer la sécurité des citoyens.
Au-delà de leur nombre, c’est leur professionnalisme qui fera la différence. Toutefois, il est nécessaire de réhabiliter les infrastructures et de les doter d’un équipement moderne.
Des forces bien formées, bien équipées et respectueuses des droits humains constituent le socle d’une sécurité durable.
Le rôle de la Mission dans la formation de ces forces est à cet égard crucial.
Il est impératif que nos forces ne soient pas seulement nombreuses, mais qu’elles soient à la hauteur des défis à relever, en démontrant un haut niveau de professionnalisme et un engagement inébranlable envers l’État de droit.
Dans ce sens, Monsieur l’Ambassadeur de l’Union Européenne en République Centrafricaine, je vous invite à soutenir la Mission dans la création des conditions nécessaires pour le déploiement de nos forces de sécurité intérieure à travers l’ensemble du territoire.
De plus, je demande à la Mission de participer activement non seulement en matière de conseil stratégique, mais aussi dans le renforcement des capacités opérationnelles, notamment dans le cadre de la politique de gestion des espaces frontaliers.
Nous sommes engagés à garantir que ces forces disposent des outils et des compétences nécessaires pour non seulement sécuriser, mais aussi stabiliser les zones sensibles, tout en œuvrant au renforcement de la gouvernance sécuritaire, essentielle pour le développement durable et la paix en République Centrafricaine.
Il nous reste malgré tout un long chemin à parcourir, et ce n’est qu’en agissant de concert que nous atteindrons nos objectifs fondamentaux tels qu’édictés dans la Politique Nationale de la Sécurité (PNS) et la Stratégie Nationale de Réforme du Secteur de Sécurité (SNRSS).
Je considère qu’en ce sens, la deuxième session du Comité de Pilotage de l’EUAM-RCA est appelée à donner des orientations et à faire des recommandations qui résulteront à l’issues des débats pour apporter des contributions positives à la consolidation des actions concrètes retenues dans les plans sectoriels en phase avec les appuis attendus du nouveau mandat de l’EUAM-RCA.
En conclusion, je souhaite exprimer ma profonde gratitude envers la Mission EUAM-RCA et la Délégation de l’Union Européenne à Bangui, pour leur rôle constant dans la promotion de la paix et de la stabilité en République Centrafricaine.
Je remercie également tous nos partenaires internationaux et nationaux, dont le soutien indéfectible est essentiel à la poursuite de la Réforme du Secteur de la Sécurité en République Centrafricaine.
J’encourage vivement les autorités centrafricaines à s’engager pleinement dans cet effort collectif.
Ensemble, nous construirons un avenir plus stable et plus prospère pour notre nation.
Je souhaite plein succès à ce Comité de Pilotage et vous encourage tous à y participer activement.
Je vous remercie.