BRAZZAVILLE, 5 JUILLET 2024
Excellence Monsieur Denis SASSOU-N’GUESSO, Président de la République du Congo ;
Excellences Messieurs les Chefs d’Etat et de Gouvernement ;
Monsieur le Président de la Commission de l’Union Africaine ;
Distingués Délégués ;
Mesdames et Messieurs ;
Je voudrais, avant toute chose, saluer le leadership de notre Frère, le Président Denis SASSOU N’GUESSO qui, depuis le cœur de l’Afrique, en pleine forêt tropicale du Bassin du Congo, a lancé un appel historique au réseautage régional et international des différentes initiatives de lutte contre le changement climatique, aux fins d’accroître la capacité de séquestration de carbone et de préservation de la biodiversité.
Je ressens ensuite le devoir de remercier le Gouvernement congolais pour la parfaite organisation de cette première Conférence internationale et pour l’accueil chaleureux qui nous a été réservé, dès notre arrivée à Brazzaville, témoignage vibrant de l’hospitalité légendaire du peuple frère congolais.
Excellences ;
Mesdames et Messieurs ;
Le monde entier traverse aujourd’hui une situation plus menaçante et plus tragique, minée par des crises géopolitiques croissantes, la détérioration des conditions économiques qui étouffent la croissance, l’absence de solutions pragmatiques et holistiques pour faire face à la crise climatique et mettre en œuvre les engagements des différents Accords sur le Climat.
Aujourd’hui, plus que jamais, l’intérêt suprême du monde commande que nous agissions tous ensemble, Etats, Organisations internationales, institutions internationales, Secteur privé, communauté scientifique, société civile, Experts, dans la solidarité, pour faire face au plus grand défi de l’humanité qu’est le changement climatique.
Les conséquences indescriptibles de la déforestation et de la dégradation des forêts interpellent l’humanité tout entière sur la nécessité de les conserver, de les restaurer et de les gérer durablement.
Il faut agir maintenant pour sauver la génération actuelle et celles à venir.
Excellences ;
Mesdames et Messieurs ;
Nous sommes tous convaincus que l’action climatique exige l’intégration des progrès scientifiques et technologiques dans les domaines de l’irrigation, de l’agriculture, de la conservation des forêts et un financement adéquat avec un changement de comportement pour pouvoir réaliser les priorités du développement durable.
A cet égard, la première Conférence Internationale sur l’afforestation et le reboisement qui nous réunit ici à Brazzaville est une étape importante, une opportunité dans l’aboutissement de nos visions stratégiques en matière d’afforestation et de reforestation.
Elle a fort utilement permis aux Experts de faire le point sur les progrès réalisés et d’identifier les défis auxquels notre continent est confronté.
Il est à rappeler qu’en raison de leur vulnérabilité, les pays d’Afrique sont confrontés à de graves problèmes environnementaux actuels et futurs qualifiés d’imprévisibles et d’irréversibles par le Groupe d’Experts Intergouvernemental sur l’Evolution du Climat.
En raison de leur vulnérabilité, les pays d’Afrique subsaharienne particulièrement font face aux nombreux défis environnementaux et climatiques liés à la déforestation et à la dégradation des forêts qui constituent un goulot d’étranglement à la croissance économique et à la lutte contre l’insécurité alimentaire et la pauvreté.
Face à cette situation alarmante, il est incontestable que l’atteinte des Objectifs de Développement Durable de l’Agenda 2030 des Nations Unies et de l’Agenda 2063 de l’Union Africaine passe par la définition de nouvelles politiques basées sur l’Afforestation et le Reboisement.
L’arborisation demeure l’une des solutions les plus efficaces et les moins coûteuses pour atténuer les effets des changements climatiques.
En effet, les arbres et la végétation absorbent le CO2 et le transforment en oxygène qui est libéré ensuite dans l’air.
Les arbres absorbent aussi les odeurs et les gaz polluants, protègent et améliorent la fertilité des terrains agricoles.
C’est pourquoi, la République Centrafricaine adhère pleinement à l’initiative du Président Denis SASSOU-N’GUESSO et exhorte les autres pays et les partenaires de l’Afrique à la soutenir, notamment par l’adoption de la stratégie africaine d’afforestation et de reboisement et des actions prioritaires qui sont en cohérence avec toutes les initiatives africaines et mondiales.
Excellences,
Mesdames et Messieurs ;
Bien que la République Centrafricaine soit l’un des pays contribuant le moins aux émissions de gaz à effet de serre, elle est fortement affectée par le changement climatique.
Bien que ne bénéficiant pas du financement climatique, elle a adopté des stratégies pour faire face au changement climatique en intégrant l’action climatique dans le développement rural durable.
Ainsi, mon pays a lancé son programme REDD+ et s’est doté d’une stratégie nationale et d’un cadre national d’investissement REDD+ avec l’appui des partenaires techniques et financiers.
La République Centrafricaine a également adopté, en 2021, la Contribution Déterminée au niveau National, conformément à l’Accord de Paris.
Ce plan climatique a prévu des actions en faveur de l’afforestation et du reboisement qui sont en adéquation avec la vision africaine définie au cours de ces assises.
Les questions de l’afforestation et du reboisement s’alignent parfaitement sur les cinq (5) axes stratégiques prioritaires du Plan National de Développement pour la période 2024-2028 qui vise un développement durable et inclusif, avec une implication active de toutes les parties prenantes.
A l’instar d’autres pays du monde, la République Centrafricaine a développé plusieurs initiatives nationales en faveur d’afforestation et de reboisement.
Je voudrais citer, entre autres :
l’institutionnalisation de la Journée Nationale de l’Arbre, depuis 1984 ;
la création d’un Fonds de Développement Forestier pour appuyer le secteur forestier ;
la mise en place de 57 plantations forestières de l’Etat ;
la promotion de la foresterie communautaire et urbaine, initiative visant à sensibiliser nos populations à l’importance des ressources naturelles afin de préserver la biodiversité et minimiser les impacts du changement climatique ;
la promotion des pépinières et des plantations forestières des particuliers ;
la promotion de la production de bois-énergie (CentraForest) ;
l’élaboration de la stratégie nationale et du plan d’action de reboisement et de restauration des paysages dégradés ;
la création d’un Fonds Séquestre pour la restauration des paysages dégradés.
Je voudrais mentionner qu’afin de répondre à ces défis urgents d’afforestation et de reboisement au regard de la dégradation des forêts et la déforestation, mon pays s’est engagé à restaurer 3. 500. 000 hectares de terres dégradées d’ici 2030 pour contribuer à l’engagement mondial décliné à travers le défi de Bonn en 2011 et la déclaration des Nations Unies sur la forêt en 2014.
Le défi de la restauration des forêts et des paysages s’inscrit parmi les priorités du Gouvernement centrafricain, en cohérence avec la vision de la décennie des Nations Unies pour la restauration des écosystèmes (2021-2030) pour la renaissance des écosystèmes et des paysages verts.
Excellences,
Mesdames et Messieurs ;
Je voudrais vous rassurer que les résultats de cette première Conférence Internationale sur l’afforestation et le reboisement historique seront internalisés par le Gouvernement centrafricain dans les documents de politique nationale.
Par ailleurs, la célébration de l’édition 2024 de la Journée Nationale de l’Arbre sera consacrée au lancement officiel de la vision de la stratégie nationale et du plan d’action d’afforestation et de reboisement de la République Centrafricaine.
J’exhorte toutes les parties prenantes à se mobiliser pour la concrétisation des actions prioritaires issues de cette Conférence internationale.
Je lance un vibrant appel à l’endroit des partenaires financiers pour un financement adéquat et durable aux fins de l’atteinte des objectifs de l’afforestation et de reboisement pour le renforcement de la résilience climatique et le développement durable.
Je vous remercie.