SEOUL, 5 juin 2024
Distingués invités,
Mesdames et Messieurs,
C’est avec plaisir que je prends la parole au cours de cette première Session consacrée à l’industrialisation et la promotion des investissements, pour présenter mon pays, la République Centrafricaine et les opportunités qu’il offre pour un partenariat gagnant-gagnant, notamment dans les domaines de l’industrie et des investissements, vecteurs de la croissance accélérée et de la création de richesses et d’emplois.
Je saisis cette occasion pour témoigner ma reconnaissance à l’endroit du Président YOON SUK YEOL et du Gouvernement Sud-coréen pour les divers appuis aux efforts de reconstruction de mon pays, après la crise de 2013.
Distingués Invités ;
Mesdames et Messieurs,
Comme vous le savez sans doute, la République Centrafricaine, située au cœur de l’Afrique, s’étend sur une superficie de 623.000 Km2 avec une population estimée à 6 millions d’habitants.
Elle partage des frontières, héritées d’un découpage colonial, à l’Est avec les deux Soudans, à l’Ouest avec le Cameroun, au Nord avec le Tchad et au Sud avec la République Démocratique du Congo et la République du Congo.
La République Centrafricaine est un pays extrêmement riche en ressources humaines et naturelles encore sous exploitées.
Pour accélérer son développement à la faveur du retour de la paix et de la sécurité, j’ai fixé des objectifs d’une relance économique vigoureuse avec la prise en compte du secteur privé, afin que les opportunités d’investissement soient plus largement exploitées et valorisées, à la mesure des dotations naturelles identifiées.
Un examen rapide a permis de constater que :
L’Agriculture, qui constitue le poumon de l’économie nationale, avec une surface de terre arable estimée à 15 millions d’hectares, n’est pratiquée que sur environ 1% de cette superficie.
La Forêt de type équatorial, dense et humide, avec 5,4 millions d’hectares dont 3,5 millions d’hectares sous aménagement, est exploitée de façon artisanale ou peu industrielle.
Le Tourisme, avec l’existence de parcs nationaux, des sites touristiques et des réserves réparties sur l’ensemble du territoire national, n’est pas suffisamment mis en valeur.
Les Ressources énergétiques sont nombreuses et variées sur l’ensemble du territoire national, mais ne sont pas, elles aussi, exploitées à leur juste valeur ; ainsi le niveau de production d’hydro-électricité est largement inférieur aux besoins de consommation actuelle.
Les Mines, avec l’existence de plus de 470 indices prometteurs (or, diamants, pétrole, uranium, cobalt, lithium, cuivre, calcaire, fer, manganèse, uranium pour ne citer ceux-là), connaît une exploitation ne permettant pas d’assurer le développement d’une industrie minière capable de soutenir efficacement la croissance économique, car la production actuelle de diamant et d’or est de type artisanal.
Le Transport routier qui dispose de 24.405 Km de réseaux routiers ne répond pas aux exigences de communications entre les villes et l’arrière-pays.
Les Postes et Télécommunications, bien qu’ayant fait l’objet de réformes importantes ces dernières années, avec l’installation récente de la fibre optique grâce au soutien de la Corée du Sud, restent un terrain en friche. On note que le taux de pénétration de la population et de la couverture du territoire par les services de Télécommunications reste relativement faible.
Pour accélérer l’industrialisation et la promotion des investissements dans le pays, nous avons renforcé les mesures tendant à l’amélioration du climat des affaires.
La République Centrafricaine, partie prenante à la Position Africaine Commune (PAC), a identifié ses priorités et les a déclinées en buts, cibles et indicateurs spécifiques et les a incluses dans les Objectifs de Développement Durable (ODD), auxquels s’est adossé son Plan National de Relèvement et de Consolidation de la Paix, en mutation.
Il s’agissait de tenir compte des recommandations de la Commission de l’Union Africaine aux Etats africains visant à intensifier leurs efforts de transformation structurelle des économies et d’accroissement des performances productives par l’accélération de l’industrialisation.
La promulgation en 2018, d’une Charte des investissements révisée, accordant des avantages fiscalo-douaniers et des garanties spécifiques aux investisseurs, marque aussi notre ferme volonté d’améliorer le climat des affaires.
En outre, la République Centrafricaine respecte et applique la réglementation douanière et fiscale des pays membres de la Communauté Economique et Monétaire des Etats de l’Afrique Centrale (CEMAC) dont elle assure la présidence en exercice.
En termes d’amélioration du climat des affaires, je soulignerai quelques éléments significatifs suivants :
le délai maximum de création d’une entreprise en RCA est réduit à 2 jours avec une diminution sensible du nombre des formalités ;
la mise en place de Tribunaux de Commerce avec des Juges Consulaires provenant du secteur privé, avec la simplification des procédures judiciaires et la formation des magistrats spécialisés en affaires ;
la promulgation de la loi sur le partenariat Public-Privé ;
la poursuite des réformes fondamentales relatives au Climat des affaires, notamment la révision des différents Codes tels le Code du Travail, le Code minier, le Code forestier, etc.) ;
Je voudrais terminer en rappelant que la Constitution du 30 août 2023, adoptée à plus de 95% et qui fonde la 7ème République, donne un souffle nouveau et plus de stabilité et de souveraineté à notre pays, de vitalité à notre jeune démocratie, crée les conditions de la relance économique de notre pays par la revalorisation de nos ressources naturelles et la diversification de notre coopération.
J’exhorte les investisseurs à ne pas suivre la propagande médiatique dont la finalité est d’assurer la domination ou préserver une zone d’influence pour certaines puissances néocoloniales qui veulent le meilleur pour elles, au détriment des autres.
Les images effrayantes publiées par certains médias internationaux ne relèvent que du passé et ne correspondent pas à la réalité centrafricaine.
La République Centrafricaine est devenue, depuis 2016, un pays où règnent la paix, la sécurité et le vivre ensemble sur l’ensemble du territoire.
Le Gouvernement et moi-même sommes résolument engagés à encourager le Partenariat Public-Privé et le Partenariat Privé-Privé dans les différents domaines de l’agro-industrie, des énergies renouvelables, du numérique, de la transformation et de l’exportation, une meilleure adéquation des compétences et le soutien à la jeunesse, grâce à la création d’incubateurs d’entreprises et à l’accès aux financements.
Merci à vous tous qui avez participé à cette Session et à ceux qui feront prochainement le déplacement de Bangui, je leur souhaite la bienvenue.
Je vous remercie.