BANGUI, 13 MAI 2024
Monsieur le Président de l’Assemblée Nationale ;
Monsieur le Premier Ministre, Chef du Gouvernement ;
Messieurs les Présidents des Institutions de la République ;
Mesdames et Messieurs les Membres du Gouvernement ;
Madame la Représentante Spéciale du Secrétaire Général des Nations Unies, Chef de la MINUSCA ;
Mesdames et Messieurs les Ambassadeurs ;
Mesdames et Messieurs les Préfets ;
Mesdames et Messieurs les Sultans Maires et Maires des Communes d’élevage ;
Distinguées personnalités,
Mesdames et Messieurs ;
Je voudrais, avant tout propos, souhaiter la bienvenue à nos Compatriotes de l’intérieur notamment, les Préfets, Sultans Maires et Maires des Communes d’élevage qui ont effectué le déplacement de Bangui, pour prendre part à cette rencontre de haut niveau.
Leur présence parmi nous traduit leur engagement sans cesse renouvelé d’être des acteurs de premier plan au niveau déconcentré, dans la mise en œuvre de la politique du Gouvernement, en dépit des conditions de travail souvent difficiles.
Je voudrais également saluer la présence des Ambassadeurs, des Représentants des organisations internationales, régionales et sous-régionales et des partenaires techniques et financiers dont la présence constante à nos côtés est un signe manifeste du dynamisme des relations qui nous unissent.
Je n’oublie pas les représentants des organisations de la société civile qui, par leur appui, renforcent la résilience de nos populations.
Madame la Représentante Spéciale du Secrétaire Général des Nations Unies,
Distinguées personnalités,
Mesdames et Messieurs,
La République Centrafricaine, dans sa marche vers le développement, dans ses efforts de consolidation de la sécurité et de la paix, fait face comme tous les autres Etats, à de nombreux défis auxquels il faut apporter, en urgence, des réponses efficaces et durables et ce, de façon concertée et coordonnée comme nous en avons l’habitude.
Nous devons admettre, au regard des analyses et surtout des constats objectivement établis, que la plupart de ces défis sont communs, c’est-à-dire partagés avec d’autres Etats avec lesquels nous avons des frontières communes et même au-delà.
Cette situation traduit, à n’en point douter, l’un des principes essentiels qui caractérisent notre monde actuel à savoir : l’interdépendance.
C’est le cas d’ailleurs, pour la problématique de la gestion de la transhumance qui, en raison de son caractère transfrontalier, n’intéresse pas que la République Centrafricaine, mais également les Etats voisins.
En effet, depuis plusieurs années déjà, la transhumance apparaît à la fois comme une question d’intérêt majeur et en même temps, une grave préoccupation pour le Gouvernement.
Ceci en raison d’une part, de ses retombées économiques et, d’autre part, des problèmes sécuritaires qui en découlent.
S’agissant de l’aspect économique, il convient de rappeler que la République Centrafricaine dispose d’environ 16 millions d’hectares de pâturage et d’un réseau hydrographique assez dense et réparti sur l’ensemble du territoire.
Cela fait de notre pays, un véritable jardin d’Eden pour les éleveurs étrangers à la recherche de pâturages de qualité pour leurs bétails.
Les statistiques disponibles à ce jour révèlent que l’élevage bovin représente environ 12 % du PIB centrafricain et contribuerait à hauteur de 35% au PIB du secteur agricole.
En dehors de ces importantes données statistiques qui traduisent le poids du sous-secteur élevage, notamment l’élevage bovin dans la formation du PIB, l’on ne saurait omettre certains avantages liés à cette activité à savoir : les taxes versées, les emplois créés et les activités génératrices de revenus qui contribuent dans une certaine proportion au renforcement de l’économie nationale.
Au plan sécuritaire, il y a lieu de souligner que la transhumance en tant que source d’insécurité en République Centrafricaine n’est qu’un phénomène récent qui s’est amplifié avec la crise de 2013 qui, au fil des années, a donné naissance à un autre phénomène également préoccupant, celui de vol de bétail.
En 2019, lors des négociations de Khartoum, le Gouvernement et les autres parties prenantes, se sont accordé pour reconnaitre que la question de la transhumance, qui fait partie des facteurs d’insécurité pour notre pays, constitue une grande priorité qui doit mobiliser l’attention de tous, y compris celle des partenaires.
Aussi, l’Accord Politique pour la Paix et la Réconciliation du 6 février 2019 l’a-t-elle inscrite parmi les questions spécifiques en invitant les parties à mettre en place un système de gestion efficace et équitable en vue de faire de la transhumance une activité sécurisée et pacifiée, essentielle au développement économique harmonieux des éleveurs et agriculteurs.
Cet Accord encourage en outre le Gouvernement à réactiver les commissions bilatérales mixtes avec les Etats de la région et devant traiter des préoccupations transnationales, y compris la bonne gestion de la transhumance pour en faire une activité sécurisée et pacifiée.
C’est donc tout naturellement que la transhumance a été prise en compte dans le processus mutualisé de l’Accord Politique pour la Paix et la Réconciliation et la Feuille de route de Luanda et inscrite dans la matrice de décentralisation du processus.
Madame la Représentante du Secrétaire Général des Nations Unies ;
Distinguées personnalités ;
Mesdames et Messieurs ;
Je me réjouis de l’heureuse initiative conjointe du Gouvernement et de la MINUSCA, pour la tenue des présentes assises nationales et de haut niveau, consacrées à la gestion de la transhumance en République Centrafricaine, au service de la paix et du développement.
Il s’agit, là encore, de l’expression renouvelée de la ferme volonté du Gouvernement d’aller au bout de la mise en œuvre intégrale de l’Accord Politique pour la Paix et la Réconciliation.
L’Accord Politique pour la Paix et la Réconciliation, dois-je le rappeler, loin d’être une panacée, est tout de même un important instrument politique qui recouvre plusieurs aspects à la fois économiques, sociaux et diplomatiques, capable de faciliter l’amorce du développement de notre pays, la République Centrafricaine.
En effet, si nous voulons mettre notre pays sur les rails du développement et lancer le train de façon durable et sans aucune inquiétude, nous devons tous œuvrer pour la création des conditions de sécurité, de paix, de cohésion nationale, de justice sociale et d’une cohabitation harmonieuse avec les États qui nous entourent.
Nous devons y travailler avec abnégation, de manière responsable et avec un niveau de conscience élevé.
Je voudrais donc féliciter le Premier Ministre, Chef du Gouvernement qui s’est investi personnellement avec les membres de son équipe dans les préparatifs de ces importantes assisses.
Je tiens également à féliciter Madame la Représentante Spéciale du Secrétaire Général des Nations Unies, pour son implication sans réserve et pour l’appui de son organisation à la tenue de cette conférence.
Distinguées personnalités ;
Mesdames et Messieurs ;
La rencontre de ce jour, que je qualifie d’historique, nous offre l’opportunité d’engager avec tous les acteurs concernés, des réflexions sincères, objectives et profondes sur la question.
Les résultats de ces réflexions nous permettront de mieux organiser la gestion de la transhumance pour qu’elle contribue véritablement à la paix et au développement de notre pays, la République Centrafricaine.
Pour ce faire, il faudra non seulement passer en revue les multiples défis qui affectent négativement la gestion de la transhumance, mais également, identifier toutes les opportunités que nous offre cette activité.
Je suis convaincu que le processus que nous lançons aujourd’hui et qui va se poursuivre dans les jours à venir, nous donnera l’occasion de définir des orientations et des directives claires en ce qui concerne la règlementation relative à la transhumance, les infrastructures, la prévention et la gestion des conflits dans ce domaine, la sécurisation des infrastructures, y compris des couloirs de transhumance et enfin, les dialogues transfrontaliers.
Pour ce qui me concerne, je puis vous assurer d’ores et déjà de mon entière disponibilité et surtout de mon engagement à vous apporter tout l’appui nécessaire pour que les recommandations qui seront adoptées lors de ces travaux soient effectivement mises en œuvre.
J’exhorte nos partenaires à apporter leur soutien au Gouvernement tout au long de ce processus.
En vous souhaitant pleins succès dans vos travaux, je déclare ouverte la Conférence nationale de haut niveau sur la gestion de la transhumance en République Centrafricaine au service de la paix et du développement.
Je vous remercie.