Le Président de la République Son Excellence Professeur Faustin Archange TOUADERA a ouvert ce matin dans la salle de conférence de la Caisse Nationale de la Sécurité Sociale, les travaux du Séminaire Portant Élaboration du Plan Stratégique 2022-2026.
Le thème retenu pour la 1ère édition de ce séminaire qui vise l’assainissement et l’augmentation des recettes publiques est ” Le Ministère des Finances et du Budget face aux Défis de la Modernisation et de la Digitalisation”. Nous vous publions le discours que le chef de l’Etat a prononcé à cette occasion
DISCOURS
DE SON EXCELLENCE LE PRESIDENT DE LA REPUBLIQUE, CHEF DE L’ETAT, PR. FAUSTIN ARCHANGE TOUADERA, A L’OCCASION DU SÉMINAIRE PORTANT ELABORATION DU PLAN STRATÉGIQUE 2022-2026 DU MINISTÈRE DES FINANCES ET DU BUDGET
Bangui, 28 octobre 2021
– Monsieur le Président de l’Assemblée Nationale ;
– Monsieur le Premier Ministre, Chef du Gouvernement ;
– Mesdames et Messieurs les Présidents des Institutions de la République ;
– Mesdames et Messieurs les Membres du Gouvernement ;
– Mesdames et Messieurs les Ambassadeurs Représentants des Organisations internationales ;
– Monsieur le Maire du 2è arrondissement de la ville de Bangui
– Distingués invités ;
– Mesdames et Messieurs ;
Dans mon discours d’investiture du 30 mars 2021, j’avais mis un accent particulier sur l’assainissement des finances publiques afin d’améliorer les conditions de la mobilisation des ressources publiques de l’Etat.
Des orientations ont été données dans ce sens afin de poursuivre la réforme du système de gestion des finances publiques, levier très important pour le financement des programmes et projets de développement en dépit de nombreuses contraintes d’ordre sécuritaire.
Dans le souci d’accélérer les réformes entamées durant mon second quinquennat, le Ministre des Finances et du Budget organise ce séminaire qui a pour thème : « Le Ministère des Finances et du Budget face aux défis de la modernisation et de la digitalisation ».
Mesdames et Messieurs,
Le Ministère des Finances et du Budget, qui s’est résolument engagé dans un processus d’amélioration continue de la gestion des finances publiques à travers plusieurs réformes, a pour préoccupation centrale de permettre à l’Etat de faire face à ses obligations régaliennes.
Une des principales tâches de la gestion des finances publiques est de veiller au respect de la discipline budgétaire, l’allocation des ressources en conformité avec les objectifs de politique publique et une prestation efficiente des services publics, ce qui a fait de l’assainissement des finances publiques, l’un des défis majeurs à relever pour le développement harmonieux de la République Centrafricaine.
C’est pourquoi, avec l’appui des partenaires au développement, le Gouvernement a initié des réformes en vue d’asseoir une saine gestion de la chose publique.
Dans le cadre de ces réformes, le basculement d’un mode de gestion budgétaire basé sur une logique de moyens vers une logique de résultats, à l’horizon 2023, est en cours.
L’approche renforcée en matière de gestion des finances publiques qui remplace l’approche fragmentée conduite jusqu’à présent a été retenue pour la conduite de ce processus.
Mesdames et Messieurs,
L’application de ces réformes a permis à notre pays d’enregistrer des performances macroéconomiques et budgétaires encourageantes.
Cependant, beaucoup reste à faire pour pérenniser ces acquis.
En effet, diverses évaluations soulignent qu’en dépit des avancées constatées, il existe encore de nombreuses faiblesses structurelles au niveau du système de gestion des finances publiques.
Ces insuffisances et faiblesses ont été relevées dans la mise en œuvre, l’application et l’interprétation des différents textes ainsi que des disfonctionnements dans la structure organisationnelle.
De ce fait, la problématique de la mobilisation des recettes publiques intérieures demeure posée.
En effet, bien qu’elle soit en progression, cette mobilisation demeure insuffisante pour les raisons suivantes :
– la faible pression fiscale (8% en 2020 inférieure à la moyenne des pays de la CEMAC évaluée à 17% du PIB) ;
– l’étroitesse de l’assiette fiscale, couple à la faiblesse de la chaine de contrôle fiscal ;
– la non maitrise des flux des marchandises à travers la chaine de dédouanement des marchandises ;
– la part très marginale des recettes non fiscales dans les recettes publiques globales ;
– la question de perfectionnement du système informatique et la faiblesse des ressources humaines et matérielles dans la mise en œuvre de ces réformes.
C’est pourquoi, ces réformes doivent être poursuivies afin de permettre à l’Etat d’optimiser la mobilisation des recettes publiques et de renforcer le mécanisme de gestion des finances publiques.
Mesdames et Messieurs,
La modernisation du cadre harmonisé de gestion des finances publiques en République Centrafricaine et sa capacité à atteindre ses objectifs spécifiques dépendent étroitement des acteurs tant au Ministère des Finances qu’au sein des départements sectoriels, ainsi que de tous ceux dont le rôle peut être significatif.
Elle permet d’aligner le système des finances publiques de la République Centrafricaine sur les bonnes pratiques et les normes internationales. Elle contribue également au processus d’intégration régionale.
Pour permettre une meilleure appropriation, le résultat de vos travaux doit faire l’objet de communication et d’une large diffusion à l’endroit des acteurs tant au Ministère des Finances qu’au sein des départements sectoriels, ainsi que de tous ceux dont le rôle peut être significatif, des organisations de la société civile et des populations.
Mesdames et Messieurs,
Cette occasion sera pour vous, chers participants, le lieu de réfléchir ensemble sur les maux dont souffrent les finances publiques centrafricaines afin d’identifier les nouvelles opportunités et résoudre des difficultés persistantes.
A l’issue de vos travaux, les propositions vont être formulées afin d’assurer la bonne gouvernance administrative et financière, face au défi de la digitalisation du Ministère des Finances, dans l’optique de la poursuite de la modernisation du cadre harmonisé de gestion des finances publiques en République Centrafricaine.
Tout en vous souhaitant plein succès dans vos travaux, je déclare ouvert le Séminaire sur le thème « Ministère des Finances face aux défis de la modernisation et de la digitalisation ».
Je vous remercie.