Les rebelles de la CPC changent le mode opératoire de combat, alerte le lieutenant Valery Martial Yogo

2 Mai 2021

« L’ennemi a changé son mode. La population doit collaborer avec leurs forces afin de les dénoncer», alerte le Chef de service technique et point focal entre la mission russe et la gendarmerie centrafricaine. Suite à la débandade constatée des criminels de la « CPC » face à l’avancée explosive des Forces de défense et de sécurité, appuyées par leurs alliés, Rwandais et Russes sur le terrain, ces derniers jours, les Centrafricains s’interrogent où en sommes-nous avec la bataille enclenchée par le régime de Bangui contre les positions de ces rebelles?

Pour ce faire, le Lieutenant Yogo se prononce sur la situation sécuritaire actuelle. Au cours d’une interview exclusive le 25 avril dernier, l’Officier de la gendarmerie invite la population centrafricaine à dénoncer ces ennemis de la paix qui ont changé leur mode opératoire de combat.

 

Le travail de la libération totale du territoire centrafricain doit se faire à tous les niveaux, afin de faciliter la tâche aux Forces de défense et de sécurité qui font un boulot remarquable sur le terrain.

Ce qui se passe au Tchad actuellement, avec la mort tragique du Maréchal-président, Idriss Deby Itno, doit interpeller tout le monde, surtout les Centrafricains qui partagent la frontière avec le Tchad, dont des éléments incontrôlés, profitant de la porosité des frontières centrafricaines pour traverser, sèment ainsi la mort et la désolation au sein de la population depuis plusieurs décennies. Raison pour laquelle, l’Etat-major des armées a annoncé que pour l’heure, des éléments des Forces de défense et de sécurité sont en alerte maximale à la frontière centrafricano-tchadienne.

Pour Lieutenant Valery Martial Yogo, la population centrafricaine doit être vigilante à tous les niveaux. Car, « la crise qui a été déclenchée par les rebelles de la CPC, avec l’attaque de la capitale Bangui le 13 janvier 2021, n’est pas encore gagnée, même si plusieurs villes ont été reprises entre les mains des assaillants. Alors, ce qui se passe actuellement au Tchad voisin, c’est inquiétant. Mais cela doit nous interpeller! Tout le monde doit doubler de vigilance », a-t-il insisté.

L’Officier de la gendarmerie a profité de l’occasion pour lancer un message fort à l’endroit de la population en ces termes. « Ce que je dois dire à la population, c’est de collaborer étroitement avec leurs forces pour dénoncer tout acte suspect de nature à troubler à l’ordre public ».

Et d’évoquer cependant que l’attention ne doit spécifiquement pas porter aux côtés de la frontière centrafricano-tchadienne. « Cette vigilance ne doit pas être seulement de côté du Tchad, mais aussi et surtout du côté de toutes les frontières de la République centrafricaine, pour que la sécurité soit maintenue, afin de barrer la route à d’autres mercenaires qui essayeront d’entrer sur le territoire centrafricain. Cette vigilance concerne également les complices de la CPC qui sont encore présents sur le territoire centrafricain ».

Enfin, Lieutenant Valery Martial Yogo a souligné qu’il ne reste pas grand-chose pour que le territoire centrafricain soit totalement libéré. « La reconquête des villes comme Markounda et de Moyenne Sido la semaine dernière, ne viennent que compléter la liste des zones jadis occupées par les rebelles. Mais, cela ne dit pas que la guerre est déjà gagnée. Du moment où l’ennemi a changé son mode opératoire avec la découverte des mines dans les régions de Nièm, Amadagaza, Boali. Donc, nous devrons prendre en compte cet aspect de la chose afin de gagner définitivement cette guerre lancée contre ces bandits de grand chemin », a-t-il conclu.

Si les Forces de défense et de sécurité centrafricaine constatent sur le terrain, le changement de mode opératoire de ces criminels en utilisant des mines, alors que la RCA est encore sous embargo de l’ONU. Comment ces criminels s’en procurent? D’où proviennent ces mines?

Existent-ils des gros bras invisibles derrière ces mercenaires ? Autant de questions qui demeurent sans réponses.