DECLARATION DE SON EXCELLENCE MONSIEUR LE PRESIDENT DE LA REPUBLIQUE, CHEF DE L’ETAT A L’OCCASION DE LA CELEBRATION DE L’AN II DE L’APPR-RCA

6 Février 2021

DECLARATION DE SON EXCELLENCE MONSIEUR

LE PRESIDENT DE LA REPUBLIQUE, CHEF DE L’ETAT

A L’OCCASION DE LA CELEBRATION DE L’AN II

DE L’ACCORD POLITIQUE POUR LA PAIX ET LA RECONCILIATION DU 06 FEVRIER 2019

BANGUI, LE 6 FEVRIER 2021

– Monsieur le Premier Ministre, Chef du Gouvernement ;

– Mesdames et Messieurs les Membres du Gouvernement ;

– Mesdames et Messieurs les Ambassadeurs, Chefs de Missions Diplomatiques ;

– Monsieur le Représentant Spécial du Président de la Commission de l’Union Africaine ;

– Monsieur le Représentant du Président de la Commission de la Communauté Economique des Etats de l’Afrique Centrale ;

– Madame l’Ambassadeur, Chef de la Délégation de l’Union Européenne ;

– Madame la Représentante Spéciale Adjointe du Secrétaire Général des Nations Unies ;

– Mesdames et Messieurs les Membres du Comité Exécutif de Suivi;

– Distingués invités ;

– Mesdames et Messieurs ;

– Chers Compatriotes,

Je voudrais avant tout propos, vous inviter à observer avec moi, une minute de silence à la mémoire de l’Imam KOBIN LAYAMA, messager de paix et de toutes les victimes innocentes des violences aveugles, commises par les ennemis de la paix sur le territoire national.

Je vous remercie.

Permettez-moi, de siasir cette opportunite pour renouveler à l’endroit de chacun d’entre vous ainsi que de tous ceux qui vousont chers, mes sincères de paix, santé, longévité et succès pour l’année 2021. Que cette année soit pour notre cher et beau pays, une nouvelle ère celle de la consolidation de la paix, de la restauration et de la reconstruction de la République Centrafricaine.

Je renouvelle mes vifs et sincères remerciements à toute la communauté internationale pour son soutien constant en faveur de la stabilisation et du de la République Centrafricaine, mon

pays. C’est ici le lieu de réitérer très solennellement au nom du Gouvernement et de tout le peuple centrafricain, notre reconnaissance à l’endroit de tous les Garants et Facilitateurs de l’Accord de Paix notamment, I’Union Africaine, la Communauté Economique de I’Afrique Centrale et la Minusca ainsi que les pays frères de la sous-région également facilitateurs à savoir: le Cameroun, la République du Congo, la République Démocratique du Congo, la Guinée Equatoriale, le Soudan et le Tchad pour les nombreux efforts et sacrifices consentis de façon constante pour la consolidation de la paix, de la sécurité et de la concorde nationale. Recevez ici l’expression de ma satisfaction pour toute la mobilisation observée jusqu’ici.

Je tiens aussi à exprimer ma profonde gratitude aux forces alliées en l’occurrence, la Fédération de la Russie et le Rwanda dont l’engagement aux côtés de nos forces de défense et de sécurité et de celles de la Minusca nous permet de faire face et de combattre les ennemis de la paix, dans leur plan de déstabilisation du pays.

Distingués Invités ;

Mesdames et Messieurs ;

Chers Compatriotes,

Dès mon accession à la magistrature supreme, jai instruit le Gouvernement de tout mettre en pour s’attaquer aux véritables causes de la crise qui secouait notre pays depuis des années. C’est ainsi que le Gouvernement sest engagé dans un processus de dialogue direct et inclusif avec les groupes armés, pour connaitre leurs préoccupations profondes. Ainsi donc, avec l’accompagnement de nos partenaires notamment, I’Union Africaine et la Communauté Économique des États de l’Afrique centrale (CEEAC), la feuille de route de l’initiative Africaine pour la paix en RCA a été signée à Libreville au Gabon, le 17 juillet 2017. Sur la base de cette feuille de route qui a pris en compte toutes les initiatives précédentes en l’occurrence, l’Action Parlementaire pour la Paix et l’Accord de Sant “Egidio”, le mécanisme de facilitation a organisé un dialogue direct entre le Gouvernement et les groupes armés.

Sous la supervision de l’Union africaine, et la participation des Nations Unies, des Autorités soudanaises et des forces vives de la Nation centrafricaine, le Gouvernement et 14 groupes armés ont engagé des négociations qui ont abouti au paraphe de l’ Accord de paix à Khartoum, le 05 février 2019, qui sera signé à Bangui, le 06 Février 2019 qu’on a dénommé « l’Accord Politique pour la Paix et la Réconciliation en Centrafrique».

Il y a donc deux ans, jour pour jour, que fai engagé le pays à travers cet Accord dont l’objectif était de créer les conditions d’un dialogue franc sincère et pacifique pour un retour définitif de sécurité, de la paix et la réconciliation dans notre pays.

Beaucoup y voyaient un signe de faiblesse, une complaisance à l’endroit des groupes armés. Mais pour ma part, jétais convaincu et je continue de l’ètre que cet Accord reste et demeure un précieux instrument pour une paix durable dans notre pays longtemps meurtri.

En effet, toutes les grandes problématiques qui préoccupent à juste titre nos compatriotes sont inscrites dans cet Accord à travers les engagements librement consentis, dont le respect et la mise en cuivre intégrale nous permettraient de relever durablement notre pays et de créer les conditions de son développement.

Il s’agit de la formation d’un gouvernement inclusif, la mise en place des organes de mise en et de suivi, la relecture de l’ordonnance sur les partis politiques et le statut de l’opposition, l’adoption d’une loi relative au statut d’anciens chefs d’Etat, la renonciation à la des violences, la dissolution intégrale des mouvements, l’acceptation du retour de l’autorité de l’Etat, le démantèlement des barrières illégales, l’arrèt de l’exploitation illégale des ressources naturelles, la libération des locaux et administratifs, la facilitation de la libre circulation y compris le soutien au processus électoral etc.

Pour ce qui nous concerne, le Gouvernement a prouvé aux yeux de toute la communauté nationale et internationale, des garants, facilitateurs et du peuple tout entier sa bonne foi, son ferme engagement et sa constante détermination dans le respect de ses principaux engagements.

C’est ainsi qu’au lendemain de sa signature, un gouvernement inclusif comprenant les représentants des groupes armés a été formé, suivi de la nomination d’autres à de hautes fonctions au sein de l’administration et des institutions. Il en est de mème de l’opérationnalisation des organes de mise en oeuvre et de suivi de l’Accord, de la mise en place la Commission

d’homologation des grades, de la promulgation des lois sur la décentralisation, le statut des anciens Chefs d’Etat ainsi que les partis politiques et le statut de l’opposition.

Toujours dans le cadre de la mise en de l’Accord, nous avons pu avec l’appui des garants et facilitateurs, malgré les multiples défis et contraintes

– assurer la libre circulation des personnes et biensur une grande partie du territoire avec la levée de plusieurs barrières illégales

– amorcer la restauration progressive de l’autorité de l’Etat, à travers le déploiement de tous les Préfets et Sous-préfets

– déployer les forces de défense et de sécurité intérieure ainsi que le corps judicaire ;

– mettre en le DDRR dans le nord-ouest et le nord-est.

II me parait également important de rappeler que la confiance retrouvée par nos partenaires financiers, le retour de la République Centrafricaine parmi les Etats dits fréquentables, la relance des activités économiques font indéniablement partie des dividendes de l’Accord Politique pour la Paix et la Réconciliation.

Ces progrès significatifs et encourageants enregistrés dans la mise en oeuvre de l’Accord auraient pu se poursuivre et se consolider si chacun de nous avait maintenu la bonne foi, la détermination et l’engouement initialement observé.

Mais malheureusement et ce contre toute attente, pendant que le Gouvernement avec la Communauté internationale travaillaient inlassablement à la conduite du processus électoral, certains signataires de l’Accord de Paix vont révéler au monde entier, leur véritable agenda longtemps caché mais déjà soupçonné, à travers de nombreux cas de violations constatés jusque là.

Ainsi les 3R, I’UPC, le MPC, les Anti Balaka et le Mouvement RJ SAYO se sont ralliés derrière l’ancien Président François BOZIZE, dans une coalition armée dénommée Coalition des Patriotes pour le Changement (CPC) ayant pour objectif de perturber le processus électoral et de déstabiliser les institutions de la République.

Distingués Invités,

Mesdames et Messieurs

Chers Compatriotes,

Cette énième entreprise meurtrière et désastreuse ne pouvait me laisser indifférent en tant que garant des institutions de la République. J’ai immédiatement instruit le Gouvernement à travers les responsables de défense et de sécurité de parer à ces attaques et de lancer une contre-offensive sur les positions des terroristes de la CPC. J’ai également dans le cadre des Accords de défense, fait appel aux alliés dont la République soeur du Rwanda et la Fédération de la Russie

qui ont réagi immédiatement en engageant leurs troupes aux cotés de nos forces de défense et de sécurité ainsi que celles de la MINUSCA.

La suite, vous la connaissez. Cette mobilisation a réussi à déjouer vigoureusement la tentative du coup de force du 13 janvier dernier et continue de mener des opérations sur le terrain pour chasser ces terroristes de certaines villes occupées.

A titre de rappel, ces opérations militaires d’envergure nous ont permis de reprendre à ce jour les villes de Boali, Boda, Bossembelé et Yaloké.

Je puis vous rassurer que nos forces poursuivrons ces opérations avec l’appui de la Minusca et des troupes alliées jusqu’à la libération totale du reste des villes occupées et du corridor Bangui-Garoua-Boulaye.

– Distingués Invités,

– Mesdames et Messieurs

Chers Compatriotes,

Je voudrais saisir l’opportunité qui m’est offerte de rappeler et de préciser que l’engagement des troupes de la MINUSCA aux côtés des Forces Armées Centrafricaines s’inscrit parfaitement dans le cadre de son mandat robuste qui consiste entre autres, à réduire la capacité de nuisance des groupes armés et à protéger la population civile.

Ce n’est aucunement une ingérence dans les affaires intérieures comme le prétendent certains compatriotes acquis à la cause des mercenaires et terroristes dans leur complot.

II en est de même de son mandat d’apporter tout l’appui nécessaire au processus électoral tant en expertise, en logistique qu’à la sécurisation de tout le processus.

Donc Minusca ne fait qu’appliquer son mandat. Qu’il me soit ainsi permis d’adresser mes vives félicitations à la Minusca, à ses cadres et à ses troupes pour tout l’appui au processus électoral, à la défense et à la sécurisation de mon pays.

J’adresse un hommage appuyé au Représentant Spécial, Monsieur Mankeur NDIAYE qui n’a ménagé aucun effort en vue d’exécuter le mandat dédié à la Minusca en faveur de la République Centrafricaine. Malgré les diverses tentatives de démotivation, parfois même des attaques contre sa personne, il ne s’est pas découragé, son engagement est resté constant. Qu’il reçoive l’expression de ma satisfaction personnelle et de celle du gouvernement.

– Distingués Invités,

Mesdames et Messieurs

Chers Compatriotes,

La mise en de l’Accord de paix étant ainsi confrontée à ce fait nouveau, les centrafricains se demandent naturellement et à juste titre, si les acteurs qui se sont fourvoyés avec la CPC dans ses folies meurtrières, doivent continuer à faire partie de l’Accord.

Je dis, non.

Je le dis fermement et en accord avec les aspirations profondes de mon peuple. Car ce qui se passe en République Centrafricaine, n’est rien d’autre que le terrorisme. La Coalition des Patriotes pour le Changement n’est pas une rébellion mais un groupe de terroristes.

En effet, lorsqu’on prend tout un peuple en otage, qu’on l’empèche de circuler librement, de vivre en toute quiétude sur son territoire, lorsqu’on étouffe tout un peuple dans l’exercice de sa souveraineté, lorsque l’on veut contester par les armes les décisions de justice, lorsque l’on prend

les armes pour s’attaquer à des institutions démocratiquement mises en place, dans le but d’instaurer un ordre nouveau en violation de la Constitution, eh bien, c’est du TERRORISME.

Plus jamais, nous ne négocierons avec des terroristes, des mercenaires étrangers sans foi ni loi, n’ayant aucun lien de sang avec les centrafricains et dont la seule motivation est d’empècher la stabilisation et le développement de notre cher et beau pays, la République Centrafricaine.

Plus jamais, nous ne négocierons avec des terroristes qui, profitant de notre fragilité et de notre volonté de faire à tout prix la paix, violent et tuent nos compatriotes dans le seul but de nous asservir par la terreur.

Plus jamais, nous ne négocierons avec des terroristes qui sont les bras armés, de certains hommes politiques avides de pouvoir, aveuglés par des intérêts personnels et décidés coute que à assouvir leurs ambitions même au prix du sang de leurs propres compatriotes.

C’est pour cette raison que nous avons en guise de sanction, indépendamment des mesures militaires en cours, décidé de la révocation des responsables de ces groupes armés des hautes

fonctions qu’ils assumaient jusque-là.

 

– Distingués Invités,

Mesdames et Messieurs

Chers Compatriotes,

 

Mon ferme engagement et mon indéfectible attachement à la poursuite de la mise en de l’Accord Politique pour la Paix et la Réconciliation du 06 février 2019, pour lequel je me suis battu contre

vents et marées, demeurent constants.

Cependant, le reste du processus ne se fera uniquement, je dis bien uniquement qu’avec les groupes armés qui sont restés fidèles à leurs engagements.

Car, je ne saurai accepter que tant d’efforts et de sacrifices consentis par les garants, facilitateurs et l’ensemble des partenaires restent vains et soient ruinés à chaque fois par une poignée de terroristes qui, avec la complicité de certains compatriotes véreux et égoistes, cherchent à institutionnaliser leurs mouvements et à les hisser au même rang que les institutions légitimes du pays.

C’est pourquoi j’en appelle solennellement à la Minusca, de continuer à faire usage du mandat robuste qui est le sien et qui l’autorise à réduire la capacité de nuisance de ces groupes armés. Elle peut faire davantage.

Les groupes armés, je le répète, ne sont pas des institutions légitimes. On ne doit pas les encourager en leur permettant de rester dans une posture de défiance vis-à-vis des autorités légitimes, Une telle situation ne peut faciliter l’avancement du processus de paix.

Je suis profondément convaincu avec le peuple qu’il est plus que temps, que tous, garants, facilitateurs et partenaires de la République Centrafricaine, se mobilisent pour la pleine, entière et effective application de l’Accord de Paix à travers le strict respect des engagements pris et, la mise en du régime de sanctions.

Distingués Invités,

Mesdames et Messieurs

Chers Compatriotes,

Je tiens ici à saluer la constance de l’engagement de certains groupes armés signataires de l’Accord pour la Paix qui ont maintenu leur détermination à aller jusqu’au bout du processus. Je leur demande de ne pas céder aux tentations et aux manipulations des vendeurs d’illusions dont les jours sont désormais comptés.

Je salue également le chauvinisme de certains compatriotes relevant des groupes armés qui ont choisi ouvertement de se désolidariser des engagements machiavéliques de leurs leaders pour rester dans l’Accord Politique pour la Paix et la Réconciliation. Je les encourage à maintenir le cap et à revenir définitivement dans la République est notre patrimoine commun.

Permettez-moi dans le meme élan de décerner un satisfecit aux garants et facilitateurs notamment I’Union Africaine, la CEEAC, la MINUSCA et les pays frères de la sous-région ainsi que les partenaires techniques et financiers, pour leur soutien et leur implication personnelle en faveur de la mise en ceuvre de l’Accord.

Je suis conscient que malgré le chemin parcouru, beaucoup de défis restent à relever au regard du contexte actuel et des aspirations des différentes couches de nos populations.

C’est pourquoi, je demande aux garants, facilitateurs et à nos partenaires techniques et financiers, de se joindre sans délai au Gouvernement dans une dynamique de réflexion autour de l’Accord et procéder à des adaptations au regard de certaines évidences.

J’instruis le Premier Ministre, Chef du Gouvernemen tant que Co-Président du Comité Exécutif de Suivi à reprendre les réunions selon la fréquence établie pour un meilleur suivi de la mise en tenant compte bien sür des nouveaux enjeux.

– Distingués Invités,

Mesdames et Messieurs

Chers Compatriotes,

Pour terminer, je voudrais réaffirmer solennellement mon ferme engagement et mon soutien à la mise en de l’Accord Politique pour la Paix et la Réconciliation du 06 février qui reste le cadre idéal d’échanges sur toutes les questions de paix, sécurité et réconciliation nationale.

Je vous remercie.