C’est un réel plaisir pour moi de présider aujourd’hui la cérémonie de remise des éléments des ex-combattants éligibles à l’intégration dans les forces de défense et de sécurité intérieure de notre pays.
En effet, la grave et douloureuse crise militaro-politique survenue en 2012 a causé la mort de milliers de nos concitoyens, des personnels des Nations Unies et des travailleurs humanitaires.
Elle a, en outre, provoqué les déplacements massifs de nos concitoyens tant à l’intérieur que vers l’extérieur du pays, entamé la cohésion sociale et détruit l’économie nationale.
Au lendemain de mon élection, le retour de la Paix, de la Sécurité et de la Réconciliation nationale a été ma première priorité.
Tirant les leçons des échecs des DDR du passé, j’ai aussitôt doté le pays d’une Coordination de DDRR/RSS/RN, placée directement sous mon autorité et chargée de préparer le processus de désarmement des combattants armés et des cœurs.
M’appuyant sur cet instrument, j’ai instruit le Gouvernement d’engager, sous l’observation des forces vives de la Nation et des facilitateurs internationaux, des négociations de haut niveau qui ont abouti à la signature, le 6 février 2019, d’un Accord Politique pour la Paix et la Réconciliation contenant principalement des réponses aux revendications des groupes armés tout en veillant à ce que les principes de justice et le refus de l’impunité soient observés.
Comme vous le savez, c’est l’un des engagements les plus importants de mon mandat, celui d’établir un dialogue avec tous les Centrafricains afin d’identifier ensemble les causes profondes des crises récurrentes et cycliques de notre pays et d’y trouver des solutions consensuelles durables.
Ma conviction personnelle est que la paix ne s’obtient pas par les armes mais par le dialogue. Et je me félicite de l’accompagnement des partenaires à travers la feuille de route de l’Union Africaine qui a réalisé le pari de faire tenir un dialogue franc et sincère entre le Gouvernement et les groupes armés, tous frères et sœurs de la même République et donner de l’espoir au peuple Centrafricain.
L’une des perspectives ouvertes pour le retour à la paix et à la sécurité est le désarmement des combattants des groupes armés signataires de l’Accord de paix, suivant des critères et conditions conformes aux standards internationaux en la matière.
C’est ainsi que plusieurs combattants des groupes armés ont été désarmés et formés, certains dans le cadre des Unités Spéciales Mixtes de Sécurité (USMS), d’autres dans des métiers divers leur permettant d’entrer dignement dans la vie socio-économique.
L’heure est maintenant à l’application effective de ce bel instrument accepté par tous comme un accord de la dernière chance.
Pour ma part, j’ai instruit fermement le Gouvernement de se focaliser sur les engagements qui sont les siens au titre de cet Accord et de ne ménager aucun effort ensemble avec les garants et les facilitateurs, pour encourager et accompagner les groupes armés dans l’exécution de leur part de responsabilité dans l’accord.
Aujourd’hui, nous pouvons constater que malgré les débuts difficiles, l’APPR-RCA marche à un rythme que soutiennent le gouvernement et les garants.
Je suis heureux de constater les réalisations des deux parties. Les différents organes du Mécanisme de mise en œuvre et de Suivi de l’Accord ont été mis en place par le Gouvernement qui, dans un souci de plus d’inclusivité, a fait une large ouverture aux représentants des groupes armés.